F. Scott Fitzgerald, Échos de l'âge du jazz
Au sommaire de l’édition des œuvres de Fitzgerald à paraître en septembre sous la direction de Philippe Jaworski figureront notamment une quinzaine de «récits». Il s’agit d’écrits de caractère autobiographique, des « essais personnels » généralement rédigés à la première personne et que Scott publiait dans la presse. Aucune de ses tentatives de les réunir en recueil n’aboutit avant sa mort. Echoes of the Jazz Age, dont nous prépublions ici un extrait dans la traduction inédite de Marc Chénetier, parut dans Scribner’s Magazine en novembre 1931. Comme le souligne Philippe Jaworski, Scott livre là une chronique impressionniste de la décennie (1919-1929) qui l’a fait connaître, à laquelle son nom et son œuvre restent attachés et qui, commencée comme une fête, s’est dégradée en névrose et en crise de violence, avant de sombrer dans la vulgarité.
En avril 1921, Virginia Woolf réunit huit textes très divers en un volume auquel elle donna le titre d’une de ses composantes, Lundi ou mardi. Six de ces textes ayant été repris après la mort de l’écrivain dans un recueil plus vaste (Une maison hantée, 1944), Lundi ou mardi disparut, et le volume en tant que tel demeura inédit en français. Traduit par Michèle Rivoire et illustré des bois gravés que Vanessa Bell, la sœur de Virginia, avait réalisés pour l’édition originale, il figure au sommaire du tome i des Œuvres romanesques. Nous en proposons ici quelques pages.
En août 1910, Claudel commence une « nouvelle version de La Jeune Fille Violaine », mais il sait déjà que ce qu’il va écrire est en réalité « presque une nouvelle œuvre », qui deviendra L’Annonce faite à Marie.
Nous connaissions un « Rapport sur l’Ogadine », signé Arthur Rimbaud, daté du 10 décembre 1883 et publié dans les Comptes rendus de la Société de géographie de Paris de l’année 1884. Nous savions que Rimbaud, après l’avoir rédigé, l’avait fait parvenir à Alfred Bardey, son employeur à Aden et à Harar, et que celui-ci l’avait adressé le 10 janvier 1884 à la Société de géographie de Paris, qui l’avait mis à l’ordre du jour de sa séance du 1er février, et publié. Nous disposons désormais du manuscrit autographe de ce rapport, qu’Alfred Bardey avait conservé et qui figure dans le fonds Bardey récemment déposé au Musée-Bibliothèque Arthur Rimbaud de Charleville.
Comme l’annonçait la Lettre de mai dernier, un volume d’Œuvres de Cioran paraîtra dans la Pléiade en novembre. Pour la première fois, les livres de Cioran seront proposés dans une édition annotée : tout un monde, ressuscité par Nicolas Cavaillès et Aurélien Demars, s’ajoute à l’œuvre pour l’enrichir du dehors. En guise d’avant-goût, découvrez deux extraits de la belle préface de Nicolas Cavaillès.
Nouvelle édition - Parution mars
Il y a des livres dont le succès ne surprend personne. Les Liaisons dangereuses, en 1782, n’est pas de ceux-là. L’auteur, un officier d’artillerie, n’a guère de réputation dans le monde des Lettres. Son libraire prévoit un tirage convenable, mais prudent : 2 000 exemplaires. Le roman sort en mars. On se l’arrache. On le dénonce, on l’admire, on le dénonce en l’admirant. C’est «le mécanisme même de la scélératesse développée dans tous ses ressorts». Chacun fait des «applications» : de quel libertin réel ce « délicieux infâme » de Valmont est-il le portrait ? L’auteur n’est pas épargné : «Parce qu’il a peint des monstres, on veut qu’il en soit un.» Le libraire, lui, ordonne une réimpression. Cela ne fait que commencer.
Molière, « sérieusement savant quand il lui plaît », traduisit, dit-on, le De rerum natura mais sa traduction n’a pas été conservée. Lucrèce n’en sera pas moins publié dans la Pléiade cet automne, dans le cadre d’un volume intitulé Épicuriens et dont le sommaire figure dans notre catalogue 2010. Son poème y est traduit par Jackie Pigeaud, qui codirige l’édition avec Daniel Delattre. Voici un avant-goût de sa traduction, le début du chant V, qui rend hommage à Épicure.